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Chapitre I.

Avril 26. 2016

 

 

(Je m’appelle Rubis, oui, comme la pierre précieuse, c’est d’ailleurs la raison du choix de mes parent sur mon prénom. Je suis lycéenne, je ne vais pas vous préciser mon âge, on se connaît à peine…

Je viens d’être transféré dans un nouvel établissement, mes parents, enfin plutôt mon père a été muté, donc obligation de déménager.

Bon ce n’est pas trop loin de mon ancienne adresse, mais ça a quand même entrainé un changement d’école… Mais je peux toujours voir mes amis, un peu moins souvent certes, mais on fait avec.

Étant adolescente on pourrait penser que cette situation me touche beaucoup, mais je suis plutôt calme, sauf peut-être avec mes amis, j’ai un sacré caractère.

Enfin bon, on ne va pas blablater pendant 3h, je vais arriver dans ma nouvelle classe, je stresse un peu…)

 

 

 

 

L’établissement Elpes est un lycée public, il s’agit de la nouvelle école de Rubis. La sonnerie retentit, et Rubis attend dans le bureau du directeur adjoint, Mme Lekal. Celle-ci doit la conduire à sa classe et lui fournir tout ce dont elle a besoin suite au transfert d’école.

La principale adjointe entre et invite Rubis à l’accompagner, ce qu’elle fait aussitôt, sans vraiment réussir à cacher le stress qui la gagne.

Après avoir parcouru quelques couloirs, Mme Lekal s’arrête devant une porte, la salle derrière est plutôt calme, c’est plutôt rassurant, du moins en apparence…

Elle frappe, ouvre la porte puis entre seule pour le moment.

 

Mme Lekal : « Excusez-moi de vous interrompre, j’accompagne Mlle Silguer, je compte sur vous. »

 

Elle fait signe à Rubis de rentrer dans la pièce, ce que fais Rubis, non sans appréhension.

 (Bon, allez courage… voyons avec qui je vais passer mon année, j’espère qu’ils sont sympa au moins… »).

La classe est plutôt calme, mais on arrive tout de même à entendre quelques chuchotements aux quatre coins de la classe… Ce qui semble décourager un peu la nouvelle élève. Le professeur lui fait signe de s’assoir à une place dans le fond de la classe, à côté de la fenêtre, et à gauche d’un garçon qui ne fait pas attention à ce qui se passe, avec la tête entre ses mains, en train de gribouiller sur son cahier. Le genre d’activité commune des élèves qui s’ennuient, ou peut-être des mauvais élèves.

Rubis s’assoit tranquillement. Le fond de la classe c’est l’idéal, peu de gens peuvent de retourner pour l’observer, ce qui lui permettra de s’intégrer plus facilement, du moins espérons-le.

Le cours recommence, heureusement pour elle, Rubis était en avance sur son programme, donc elle ne se sent pas perdue, et arrive à comprendre aisément le cours.

Puis l’heure de la sonnerie arriva, la pause de midi, cantine pour certains, d’autres non, malheureusement pour Rubis, son inscription à la cantine n’est pas encore finie.

Celle-ci se met à chuchoter :

 

Rubis : « Mince j’avais pas prévus le repas, comment je vais faire je ne connais pas le coin… »

 

Elle regarde autour d’elle, mais tout le monde part à droite à gauche avant qu’elle ne puisse parler à quelqu’un. Elle commence à chercher son téléphone dans son sac, puis, un bruit de froissement de plastique se fait entendre à côté de son bureau… Elle se retourne par réflexe, pour savoir ce qu’il se passe, son voisin de droite, qui a passé plus de la moitié du cours à gribouiller quelque chose d’illisible sur son cahier, commence à manger un sandwich, tout en continuant à ignorer la jeune fille qui ne sait pas quoi faire.

 

Rubis : « Bon appétit … tu saurais où je peux trouver quelque chose ? Je connais pas du tout le coin » (même si tu m’as entendu dire la même chose tout à l’heure….)

 

Le garçon se retourne vers elle, entame une nouvelle bouchée, après avoir bien mâché et finit sa bouchée.

 

Garçon : « Non désolé, j’achète jamais ici, c’est plutôt cher… »

 

Rubis soupire et regarde dehors, pour réfléchir, hésitant à sécher le repas, ce qui ne changera pas beaucoup par rapport à ses habitudes, ou bien sortir dans le froid en quête de nourriture.

Le garçon continue à manger en la regardant, un léger sourire apparait sur son visage.

 

Garçon : « t’as pas assez faim pour sortir chercher un truc ? »

 

Rubis se retourne brusquement : « Pourquoi, je te dérange dans ton festin ? Tu préfères que je parte ? »

 

Elle attrape son sac rapidement, sans cacher son agacement, et commence à marcher vers la porte. Avant de passer le bureau de devant, elle sent quelque se cogner contre son ventre.

 

Le garçon sourit à nouveau légèrement : « Susceptible… T’as pas l’air commode, mais ça m’amuse… Je prends toujours trop à manger, je te laisse un sandwich, je ne vais pas le manger, au lieu de le gaspiller prends le. »

 

Rubis regagne un sourire, cependant un peu forcé, elle attrape le morceau de pain, et se retourne devant la fenêtre, montrant son dos au garçon.

 

Rubis : « Merci… »  (Il a quand même du culot, il ne s’est même pas présenté)

 

Nous sommes au début du printemps, il fait encore un peu frais à l’extérieur, le ciel est couvert mais quelques rayons de soleil arrivent à passer au travers, et viennent illuminer les cheveux châtaigne mi- longs de Rubis, laissant apparaitre des reflets couleur rouille. Ses yeux vert émeraude s’illuminent devant ce paysage.

Après quelques bouchées, Rubis passe la main dans son sac, attrape son téléphone puis après s’être installée sur son bureau, commence à taper un message : « Coucou ma chérie, tout se passe bien pour le moment, mais tu me manques beaucoup… bisous à toi <3 », elle envoie rapidement ce message à sa meilleure amie, Anna.

 

Rubis : (Espérons que tout se passe bien cette après-midi…)

 

Après quelques minutes à rêvasser devant la fenêtre, le reste de la classe commence à arriver, tandis que son voisin de droite commence à sortir de classe. La classe est composée de 9 Filles, et de 14 Garçons, étrangement toutes les filles sont regroupées dans le même rang, celui à côté des fenêtres, les garçons se partagent le reste des places.

Ses quatre voisines de devant les plus proches, Ely, Anais, Melissa et Marina commencent à s’installer, et Anaïs, située en diagonale de Rubis se retourne brusquement, les 3 autres filles ne tardent pas à suivre le pas.

 

Anais : « Salut Rubis, moi c’est Anaïs, dit, j’ai entendu des trucs sur toi, tu étais au lycée du quartier du château ? Je connais des gens là-bas. »

 

Rubis, un peu étonnée : « Euh salut, oui pourquoi ? »

 

Marina réplique rapidement en chuchotant : « On m’a parlé d’une fille là-bas qui te ressemble, elle n’aurait encore jamais eu de copain, jusque-là rien de bien choquant, mais apparemment elle n’en veut pas du tout, elle rejette tous les gars qui s’approchent d’elle… »

 

Rubis : « C’est un peu déformé… Mais en gros oui »

 

Anaïs : « Mais pourquoi, tu préfères les filles ?

 

Rubis, surprise, répond rapidement : « mais non pourquoi tu tires ce genre de conclusions ? Ces gars ne m’intéressaient pas c’est tout. »

 

Anaïs : « Tu devrais essayer de te lancer, pour tester au moins, Tu loupes quelque chose, en plus on a quelques gars plutôt pas mal dans le classe »

 

Anais se retourne et commence à montrer un garçon situé dans le centre de la classe parlant avec ses copains.

 

Anais : « C’est Matéo, il fait partie des beaux gosses du lycée, peut-être que son seul défaut c’est d’être le fils du directeur, je suis sûre qu’il doit avoir quelques traitements de faveur… »

 

Melissa rajoute en rigolant : « c’est même pas sûr, mais certain. »

 

Rubis : « Je reconnais qu’il est plutôt mignon, mais il a surtout l’air immature à première vue comme la plupart des gars de notre âge… » Rubis émet une pause dans sa phrase, et reprend ensuite « et celui qui est assis là comment il s’appelle ? »

 

Rubis montre de la main la table de son voisin de droite, qui, plus tôt, lui a fourni son repas du midi.

 

Evy : « C’est Key, il est plutôt discret lui, il est toujours dans son coin, et on se parle pas très souvent. »

 

Anais : « C’est vrai que depuis le début de l’année, j’ai pas vraiment discuter avec lui, on dirait qu’il est toujours ailleurs… Je serai toi c’est pas sur lui que je flasherais même si il a un certain charme, il a l’air solitaire. »

 

Rubis : « Mais j’ai jamais parlé de flasher sur qui que ce soit… »

 

Le professeur commence à revenir, suivi par le reste des étudiants, stoppant la discussion, puis la sonnerie annonçant le début des cours de l’après-midi retentit. Tout le monde se retourne alors en direction du tableau. Quelques chuchotements continuent tout de même à persister, notamment dans le centre de la classe, mais le professeur semble les ignorer…

 

Nico : « Les gars, écoutez, j’ai entendu dire que la nouvelle a rejeté tous les gars qui s’intéressaient à elle… »

Sébastien : « Elle est plutôt jolie, il y en a beaucoup qui lui ont demandé ? »

Nico : « Apparemment pas mal, elle répond à chaque fois qu’elle ne veut pas se mettre avec quelqu’un qu’elle n’aime pas. » Nico commence à ricaner, « mais elle trouvera jamais quelqu’un avec cette idée ».

Mateo chuchote tout en ricanant très légèrement : « J’avoue c’est dommage pour elle… »

Nico : « Je suis sûr que même toi, don juan, tu n’arriveras pas à faire craquer une fille comme ça ! »

Mateo réplique rapidement : « Tu me prends pour qui, je suis sûr que je peux la faire céder ! »

Thomas : « Je parie aussi qu’elle cèdera, Mateo n’a pas sa réputation pour rien. »

Nico : « Ok on parie alors, je vous dis elle ne cèdera pas. »

Sébastien : « Moi je parie qu’elle craquera, après jusqu’où pourras-tu aller avec elle ? »

Les chuchotements commencent à s’accélérer et à se confondre.

Thomas : « Je mise sur la relation de couple pas plus. »

Sébastien : « je parie plus si affinité. »

Nico : « Bon allez, pour le jeu, je parie jusqu’au baiser moi, c’est possible ça. »

 

Le professeur agacé par ces bruissements se retourne soudainement, lance un regard de glace vers le petit groupe, et les chuchotements se stoppèrent. Puis celui-ci retourne à son cours paisiblement dans le calme.

Quelques secondes après, un papier passe dans le groupe annonçant « Pari tenu » puis disparait chiffonné dans une trousse.

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