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Chapitre III.

Mai 25. 2016

 

 

Après avoir passé un moment à jouer avec Key, Rubis garde le sourire pendant la reste de la journée, repensant également à voir Anna après.

C’est à présent l’heure du cours de physique chimie, ce qui implique un changement de classe. L’ensemble de la classe se dirige vers les salles de chimie, avec leurs grandes tables et l’évier à disposition.

Rubis est soulagée de ne pas se trouver à côté de Matéo, elle souhaite de tout cœur l’éviter au maximum. Ely, quant à elle, semble ravie d’être à côté de lui, comme si elle attendait ce cours depuis une éternité.

Matéo commence à manipuler les instruments de chimie selon les instructions du professeur lorsqu’Ely prend son agenda et commence à noter dessus, en le laissant visible pour son voisin :

Ely : Rubis t’intéresse ? Je t’ai vu ce matin.

Matéo : Elle est mignonne.

Ely, rajoute d’un air un peu triste : ça répond pas à ma question.

Matéo lui sourit naturellement puis écrit : Pourquoi tu demandes ça ?

Ely lui rend son sourire : C’est un sujet de discussion comme un autre… Et ça m’intrigue un peu.

Matéo : C’est une boite mystérieuse pour moi, j’ai envie de l’ouvrir, c’est tout.

Ely : Pourquoi tu flirtes avec toutes les filles qui passent ?

Matéo la dévisage, puis écrit : comment ça « toutes » ? Exagères pas, tu me connais depuis longtemps quand même pour savoir.

Ely : Justement au collège t’étais pas comme ça, mais bon fais comme tu souhaites, j’espère juste que tu trouveras quelqu’un de bien.

Matéo : Comme toi ? Et je connais pas encore Rubis on verra, donc elle m’intéresse oui.

Ely affiche un air de surprise, et répond : tu verras bien… Bon concentres toi sur les flacons avant d’en mettre partout.

Quelques minutes après elle ferme l’agenda, puis le range.

Après quelques manipulations expérimentales, et une heure de parlotte en espagnol, la sonnerie annonce enfin la fin des cours.

Rubis ne pense qu’à une chose, retrouver Anna, elle attrape son téléphone, mais elle se fait attraper par Matéo avant même de pouvoir ouvrir son téléphone.

Matéo : Hey attend, tu as ce qu’il faut pour rattraper les cours ? Si tu veux on peut aller faire des photocopies ?

Rubis : Non désolé, on m’attend.

Matéo lui sourit : Ah, ton homme ?

Rubis sourit également : Non ma femme.

Après avoir fini sa phrase, et avoir vu la grimace étrange que Matéo fait après avoir entendu ça, elle se retourne et commence à marcher, mais Matéo la rattrape à nouveau, et lui tend un paquet de cahier tout en rigolant.

Matéo : Deux filles, pas de soucis. Je te confie mes cours, étant le fils du directeur ça serait mal vu si je laissais tomber une nouvelle élève. Par contre j’en aurais besoin demain.

Matéo commence à s’éloigner de Rubis, puis celle-ci se met à crier :

Rubis : Pour ma femme, c’est une blague !!

Au loin, elle entend Matéo rire, ce qui la fait également sourire.

Rubis (Il n’est pas si désagréable que ça finalement.)

Puis, Rubis prend la route de la sortie. Après avoir parcouru les couloirs, elle aperçoit une magnifique chevelure brune ondulée, légèrement frisée, et deux yeux ronds d’un vert plus clair que les siens, Rubis pense que c’est à cause de sa beauté qu’Anna a fait succomber un franco-américain. Anna semble distraite, Rubis en profite pour prendre son élan et lui saute dans les bras, ce qui fait sursauter Anna.

Anna lui fait un grand un grand sourire malgré son sursaut : Tu veux me filer une crise cardiaque, espèce de folle ?

Rubis affiche également un grand sourire : Ca a raté visiblement… Dommage…

Anna : Aucune pitié ! Bon alors tu me racontes, depuis hier ?

Rubis : Je dois passer faire des photocopies avant, je dois rendre les cahiers à un gars demain.

Anna : t’as déjà fait un esclave ?

Rubis se met à rire pendant qu’elles se mettent en route : Non, je lui ai rien demandé, il m’a fait une scène bizarre ce matin, du genre « Je veux te faire craquer »…

Anna rougit et écarquille les yeux : Tu vas enfin céder a quelqu’un ?

Rubis : Non, mais… Il me connait que depuis hier, et franchement j’aime pas les gens qui m’empêche d’assister aux cours… Mais bon, il est pas si diabolique que ça. Enfin à voir.

Anna lui répond en souriant : Tu vas voir, quand quelqu’un t’auras tapé dans l’œil, ça ne te dérangera plus qu’il t’empêche d’assister aux cours…

Rubis : Le moment n’est pas encore arrivé. Et je ne connais personne qui puisse me taper dans l’œil pour le moment, les gars sont si immatures.

Anna : Tu verras…

Rubis et Anna finissent par arriver à la librairie, le temps de faire toutes les photocopies, toute l’après-midi était passée. Après un long câlin, chacune reprit le chemin de sa maison.

Le lendemain, Rubis s’était préparée pour arriver plus tôt. Personne n’était encore arrivée, la porte de la classe principale étant ouverte, elle en profita pour poser la pile de cahiers sur le bureau de Matéo, puis elle alla s’assoir tranquillement, en regardant l’extérieur le temps de patienter.

Quelques instants plus tard, Key arrive à son tour, puis vient s’assoir à coté de Rubis. Celle-ci regardant toujours dehors, Key pose sa tête sur sa main, et commence à parler de façon désintéressée, en regardant le tableau devant lui.

Key : Salut !

Rubis se retourne brusquement, et sourit en le voyant.

Rubis : Salut !

Key ne bouge pas, seulement ses yeux roulent pour poser son regard sur Rubis.

Key : tu as pris à nouveau des gâteaux aujourd’hui ?

Rubis continue de sourire : Evidement, on échangera à nouveau ce midi ?

Key se met à sourire à son tour, et de retourne vers elle : Je sais pas… J’hésite.

Rubis affiche un air déçu et commence à se retourner.

Key se retourne également : Mais bien sûr qu’on échangera, on a une partie à finir aussi.

Rubis se retourne vers Key brusquement, ce qui le surprend et il se retourne à son tour.

Rubis souris malicieusement : Tu vas voir que je vais gagner.

Key a tout juste le temps de sourire, que certains élèves commencent à rentrer, et l’instant d’après, la sonnerie annonce le début de la journée.

 

La première heure de cours se passe bien. Pendant la deuxième heure, un bruit sourd retentit sur la table de Rubis, Key se tourne vers elle, et il aperçoit alors la tête de Rubis couchée sur la table, la position de Rubis ne semble gêner personne, après tout, ce n’est pas la première élève à se reposer pendant les cours, même si ce n’est pas forcément la meilleure chose à faire. Key, en voyant Rubis, commence à l’appeler discrètement, en se mettant à sa hauteur. Rubis ouvre péniblement les yeux et Key remarque aussitôt qu’elle a les yeux vitreux, et la peau très pale. Il réagit aussitôt en l’emmenant hors de la classe, avec l’accord du professeur, Matéo se lance également aussitôt volontaire afin de l’aider. Rubis part donc au bras de Matéo et Key en direction de l’infirmerie.

Rubis s’adresse à Key : « C’est rien je pouvais rester en classe ».

Key affiche un visage sévère et froid : « arrêtes tes bêtises, et regardes où tu marches ».

Après avoir fait quelques pas hors de la classe, Rubis les repousse légèrement, pour pouvoir marcher tranquillement indépendamment. Mais tout à coup, elle s’arrête net de marcher, sa vision devient toute noire, elle ne voit plus rien, et ses oreilles se mettent à siffler très violemment, elle entend légèrement les voix paniquées de Key et Matéo, mais elles sont de plus en plus faibles jusqu’à qu’elle n’entende plus rien, puis les muscles de ses jambes se mettent à lâcher soudainement, elle arrive seulement à sentir le mouvement de son corps en chute, lorsque malgré la perte de la vue et de l’ouïe, elle sent une autre sensation, le toucher.

Des mains très larges se glissent dans son dos, et des gros bras l’entourent, et la serrent pour la maintenir, tandis qu’une main remonte vers la tête pour la maintenir. L’instant qui suit, Rubis sombre dans l’inconscience.

 

Plus tard, les oreilles de Rubis semble refonctionner, elle entend une voix féminine, très calme et basse, elle commence alors à ouvrir les yeux, mais le soleil l’éblouit. La voix féminine semble plus forte qu’il y a un instant :

Voix féminine : « Réveilles-toi doucement Rubis, t’inquiètes pas tous vas bien. »

Rubis arrive finalement à ouvrir complètement ses yeux, et elle récupère l’intégralité de son ouïe et de sa vue.

Voix féminine : « Deux princes charmant t’ont amené ici, ils étaient paniqués. »

Rubis sourit, encore étourdie : « J’ai du mal à me souvenir, qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Voix féminine : « Tu n’as pas mangé ce matin, n’est-ce pas ? Tu as fait une crise d’hypoglycémie, rien de grave. »

Rubis : « Ah… Oui, je suis partie vite… »

L’infirmière procède à quelques vérifications, puis retourne à son bureau.

Infirmière : « Tout est OK, tu peux repartir, surtout manges bien ce midi. »

Sur ses paroles, Rubis repart vers la classe, c’est bientôt l’heure de la pause de midi, elle a loupé quelques heures, mais la seule chose dont elle se souvient, ce sont les bras chaleureux qui l’ont entouré, et l’ont maintenu fermement. Arrivée à la porte de la classe, elle regarde rapidement à la fenêtre, le professeur distribue les devoirs, puis, quelques minutes après, tout le monde sort pour aller manger, en demandant au passage à Rubis, si tout va bien. Matéo s’arrête devant elle.

Matéo : « Merci pour les cahiers, t’as meilleure mine déjà, tu as tous ce qu’il te faut pour ce midi ? »

Rubis : « Oui c’est bon, merci, et merci de m’avoir emmené ce matin. »

Matéo : « Ce fut un plaisir, mais tu sais t’es vraiment lourde quand même, évites de refaire un malaise. »

Rubis sourit tout en affichant un air déçu, puis elle rentre dans la classe, pour manger. Key semblait l’attendre.

Key : « Ça va mieux ? »

Rubis : « Oui, merci pour ce matin. »

Rubis observe les bras de Key, puis essaie d’imaginer si c’était lui qui l’avait rattrapé, son regard reste bloqué sur ses bras. Puis en s’apercevant de ça, elle se secoue la tête et se retourne.

Rubis : (Non mais n’importe quoi… Imaginer si ça serait pareil s’il m’enlaçait, il faut que je me réveille… Ça pourrait aussi être Matéo…)

Rubis commence alors à imaginer les bras de Matéo, et se remet à bloquer sur son image.

Rubis : (Matéo ? Key ? Bon sang arrêtes d’y penser autant et manges)

Sur cette pensée, Rubis se met à croquer violemment dans son sandwich, ce qui fait sursauter Key, qui semble se poser des questions aussi…

Quelques instants plus tard, Key sort un paquet de bonbons, et le met sur le bureau de Rubis, entendant le bruit, Rubis se retourne, et regarde Key, d’un ton interrogateur.

Key : « L’infirmière a dit que tu manquais de sucre… »

Rubis sourit et continue son repas. Cette fois-ci ayant une seule heure pour manger, les cours suivants reprennent rapidement.

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