top of page

Chapitre VI.

July 03. 2016

 

Cela faisait maintenant plus d’un mois que Rubis était arrivée dans ce nouveau lycée, elle avait réussi à se faire quelques amis, malgré le fait que plusieurs groupes étaient créés. Notamment Ely Lanallo, une fille plutôt timide mais très gentille, Rubis trainait souvent avec elle, et le reste du groupe de fille qu’elle accompagnait. Key Tannly, un garçon a un style un peu particulier, il était très taquin avec Rubis, mais aussi très sympa, bien que son apparence laissait penser qu’il était plutôt solitaire. Puis, il y avait Matéo Elpes, le fils du directeur, au début, ils ne semblaient pas faits pour s’entendre. Matéo est plutôt un dragueur, beaucoup de filles du lycée sont sortie avec lui, et il semblait prendre Rubis pour sa nouvelle cible. Cela ne les a pas empêcher de se rapprocher, et à présent, Matéo demandait à Rubis de sortir avec lui…

Rubis regarde Mateo en essayant de déceler ses attentions, mais la seule chose qu’elle voit dans ses yeux, c’est son sérieux, elle ne l’avait rarement vu comme ça. Elle baisse la tête, très mal à l’aise.

Matéo : « Ecoutes-moi Rubis, je ne suis pas vaurien, je n’ai jamais maltraité de filles, je me suis toujours comporté en prince. Au pire des cas, si tu acceptes et que tu n’apprécies pas, on arrête et puis c’est fini. »

Rubis se redresse, et repense à ce qui s’était passé avec Key, puis sa demande : « Ne te bloque plus lorsque quelqu’un t’avouera ses sentiments. », Rubis fronce les sourcils et se met à penser (« Mais c’est facile à dire ! »). Elle tourne les yeux vers les passants, pour détourner le regard.

Matéo : « Bon, si tu veux pas c’est pas grave, je ne vais pas te forcer, j’attendrais… »

Rubis, surprise, se retourne soudainement.

Rubis : « Désolé, c’est pas facile pour moi. »

Matéo s’approche en frôlant le bout de ses doigts sur les siens, et lui sourit d’une façon vraiment adorable, et réconfortante.

Matéo : « Je sais, c’est pour cette raison que je ne te presse pas. »

Rubis se tourne quelques instant, (« Pendant combien de temps tu comptes fuir ? ») puis elle se retourne vers Matéo, d’un air déterminé.

Rubis : « Ok, je veux bien essayer… »

Matéo arrive toutefois, à percevoir son incertitude, mais face à sa réponse, il ne le montre pas, et lui rend un grand sourire, comme un gamin qu’on a félicité pour son dur travail.

Matéo : « par contre je suis désolé, je vais devoir y aller, nous attendons du monde important à la maison ce soir. On se voit Lundi. »

Rubis surprise : « Quoi ? Tu me demandes ça pour t’enfuir après ? »

Matéo : « Mais non je ne m’enfuis pas, je suis désolé, c’est une obligation. »

Ils se lèvent tous les deux, puis Matéo s’approche très rapidement de Rubis, et lui embrasse la joue. Juste un simple bisou, mais qui signifiait beaucoup. Ce contact fait rougir Rubis.

Matéo commence à partir, laissant Rubis devant la table : « Tu vois, je sais être doux et patient. », il sourit puis se retourne pour continuer sa route.

Rubis ne réagit pas, elle est un peu étonnée. Matéo, qui depuis le début n’arrête pas de se montrer impatient envers elle, se révèle être tous l’inverse aujourd’hui. Sur ces pensées, elle retourne également chez elle.

 

Le soleil rougit par le crépuscule, révèle les reflets roux de la chevelure de Rubis, étendue sur son lit. Repensant à sa journée, elle se met à parler toute seule.

Rubis : « Il a du culot quand même… Il me demande de sortir avec lui, puis, deux secondes après, il file comme un voleur… »

Elle se retourne, s’enroulant sur son lit, et laisse tomber son téléphone.

Rubis : « Est-ce que je dois prévenir Anna… » Elle sourit, « Elle va me bâcher. Enfin surtout si elle l’apprend par quelqu’un d’autre, elle va me tuer… »

Elle attrape son téléphone et commence à taper dessus : «  Coucou ma chérie, j’ai quelque chose à t’annoncer, j’ai enfin écouté tes merveilleux conseils… Je sors avec Matéo… ».

Après avoir cliqué sur le bouton pour envoyer, elle s’enroule de nouveau sur son lit, et repense au « bisou ».

Rubis : « Quand je dis bonjour à d’autres personnes je fais le même genre de bisous… C’est enfantin... » Elle marque une pause, met sa main sur sa joue, et commence à rougir, « Enfin… Ça semble quand même légèrement différent. »

Aussitôt, elle s’enroule de nouveau, mais raccroche sa couverture accidentellement, puis un gros « BAM » surgit. Rubis se retrouve par terre, à côté de son lit, comme une larve dans sa chrysalide. Sa tête ressort péniblement, affichant son air blasé… Soudainement l’image du baiser de Key revient dans sa tête, puis elle rougit de nouveau.

Rubis crie : « BON SANG ! J’ESPERE QU’IL VA ME FAIRE OUBLIER CA ! »

Elle replonge la tête dans sa couverture, puis sa mère l’appelle.

Mère : « Rubis ? Tout va bien ? Tu viens manger s’il te plait. »

Rubis répond sur un ton un peu désespéré : « Oui. »

 

Les cours reprennent péniblement le Lundi. Ely est déjà installée, elle discute avec les filles, Key n’est pas encore arrivé. Rubis s’installe à sa place, tranquillement, puis elle sent un frison parcourir son dos, elle commence à se retourner, et sa joue vient percuter la bouche de Matéo.

Matéo : « T’es brutale dès le matin ! »

On aperçoit au loin Key entrer dans la classe.

Rubis : « Arrêtes de t’approcher de moi aussi discrètement… »

Matéo sourit : « Tu préfères que je te saute dessus ? Pas de problème princesse. »

Key vient s’installer à sa place, à coté de Rubis. Rubis fait la moue.

Key semble concentré sur la sortie de ses affaires de son sac : « Princesse ? Vous êtes déjà aussi proches ? »

Matéo passe un bras autour des épaules de Key, ce qui semble agacer celui-ci.

Matéo : « J’ai réussi à la faire céder. On est ensemble. »

Key regarde Matéo puis sourit d’une façon peu réconfortante : « Toi ? »

Rubis : « t’es pas obligé de l’afficher à tout le monde… »

Matéo : « Ils le sauront à un moment ou un autre… ». Il se retourne Key, qui laisse clairement apparaitre son agacement, « T’inquiètes pas, je t’autorise à rester à coté de Rubis en classe, et à lui parler, si tu continues à être sage. »

Key, choqué, pousse violemment le bras de Matéo, ce qui le fait reculer de quelques pas, il s’approche ensuite de lui, pour atteindre son oreille en lui adressant un regard un peu malsain.

Key chuchote à l’oreille de Matéo: « La personne qui me dira ce que je dois faire ou ne pas faire n’est pas encore née. Tu ferais mieux de retourner à ta place. D’ailleurs… Je te conseille de ne pas la blesser… »

Matéo est un peu étonné de la réaction de Key, de même que le reste de la classe, après quelques secondes, il retourne en direction de sa place. Key retrouve son calme et regarde Rubis.

Rubis : « Tu n’avais pas besoin d’être agressif… »

La sonnerie retenti, Key se retourne en direction du tableau. Rubis s’étonne de sa réaction (« Il m’ignore ? »), puis elle se retourne elle aussi pour commencer le cours.

Après quelques heures de travail acharné de français et d’histoire, une nouvelle sonnerie annonce l’heure de manger. Rubis se retourne vers Key, qui fait glisser ses yeux en sa direction. Elle s’apprête à parler, mais avant qu’un mot ne sorte de sa bouche, Matéo l’interrompt.

Matéo : « Rubis, tu manges avec moi ? J’ai tout prévu. »

Rubis se sent un peu obligé : « Euh, oui. »

Après avoir entendu sa réponse, Key semble un peu vexé.

Rubis s’adresse à Key : « Je reviens après alors, à tout à l’heure. »

Puis elle part avec Matéo, laissant Key dans sa solitude.

 

Matéo tient Rubis par la main pour la guider.

Rubis : « On va où ? J’ai encore jamais mangé à l’extérieur depuis que je suis là, même si il fait plus chaud depuis… »

Matéo : « Dans un endroit que je connais, où on mange bien. »

Rubis : « C’est pas loin ? On n’a qu’une heure pour manger… »

Matéo s’arrête et se retourne vers Rubis en lui souriant : « Arrêtes de te poser des questions, on est arrivé. »

Rubis regarde alors le bâtiment devant elle, « Marcel traiteur », elle rit légèrement en lisant le nom, en se rappelant une célèbre émission scientifique, où le conducteur était appelé par ce même nom. L’extérieur du bâtiment était d’un gris foncé, avec des bordures blanches, très nettes. Par les larges fenêtres, et la porte en verre on voyait un intérieur très propre et très sobre, de gris également, avec des touches dorées, et toujours des bordures blanches. Des tableaux étaient accrochés, affichant des photos culinaires plutôt dans le genre cuisine gastronomique, et quelques tables avec de très belles chaises occupaient l’espace. De toute évidence, tout avait l’air chic et cher.

Rubis : « Un traiteur ? Tu ne fais pas dans la dentelle… »

Matéo lui sourit de nouveau : « Je t’ai prévenu que j’allais te traiter comme une princesse. »

Il lui reprend la main, l’entrainant à l’intérieur. Rubis est un peu gênée dans cette atmosphère.

Matéo : « Salut Marcel, la commande de Matéo Elpes je te prie. »

Marcel : « Salut mon petit gars, tout de suite. »

Matéo et Rubis s’installèrent à une table. Après quelques minutes Marcel revient avec deux plateaux.

Marcel : « Voici les deux suprêmes de poulet, accompagné d’une sauce aux champignons, et de leur riz. Bon appétit. »

Rubis semble un peu choquée en voyant les magnifiques assiettes posées devant elle.

Matéo : « Je suis désolé, je ne t’ai pas demandé si tu aimais, si c’est pas le cas, je peux demander à changer de plat sans problème. »

Rubis : « Non, c’est pas ça, j’adore le poulet. C’est juste que c’est la première fois que je mange chez un traiteur… »

Matéo : « J’ai choisi un plat plutôt simple, comme je voulais te faire la surprise, et je ne connais pas encore tes gouts… La prochaine fois tu pourras découvrir d’autres super plats qu’ils font. »

Rubis est un peu gênée : « La prochaine fois… Oui… »

Ils commencent à manger leur poulet. Rubis prend doucement une première bouchée, puis la porte à sa bouche. Aussitôt ses yeux s’illuminent, ce que ne manque pas de remarquer Matéo, en lui adressant un sourire en continuant de manger. Rubis n’a pas encore fini sa bouchée qu’elle s’écrie :

Rubis : « Bon sang c’est super bon ! »

Matéo avale sa bouchée : « Tu sais, on voit tout ce que tu mâches, si tu parles la bouche pleine. »

Rubis, embarrassée : « Pardon… »

Ils continuent tous les deux leurs repas dans le silence, Rubis se plonge dans ses pensées.

Rubis : (« C’est un peu triste de ne pas parler du tout… Je me demande ce que Key fait. Il doit être en train de manger… Je suis bête… Mais il avait vraiment l’air fâché tout à l’heure. J’espère que ce n’est pas contre moi. Qu’es ce que j’aurais pu faire ? »)

Elle regarde Matéo, qui a quasiment fini. De son coté, elle attrape les derniers grains de riz de son assiette. Après quelques instants, Marcel revient nettoyer la table.

Rubis : « Merci beaucoup, c’était délicieux. » puis elle s’adresse à Matéo : « C’est combien ? »

Matéo lui sourit : « C’est déjà payé, c’est bon. »

Rubis : « Quoi ? »

Matéo : « C’est normal que l’homme invite la femme… »

Rubis semble un peu vexée : « La prochaine fois je t’inviterais pour être quitte… Par contre je suis désolée, je pars devant, quelque chose me tracasse. »

Matéo : « Ok, pas de soucis, on se rejoint en classe. »

Rubis part du restaurant en précipitation, (« J’espère que Key sera toujours là. »). Elle arrive rapidement dans la classe, mais elle est vide. Il y a seulement un paquet de gâteaux sur son bureau, ce qui la fait sourire… (« Il a quand même pensé à moi. ») Elle s’installe à se place, et attrape son téléphone pour jouer et faire passer le temps. Après quelques minutes, Key revient. Il aperçoit Rubis, et semble étonné.

Key : « Tu n’es pas avec Matéo ? »

Rubis : « Je suis revenue un peu avant… Tu as bien mangé ? »

Key prend un air apaisé : « Hey, je sais me nourrir tout seul, c’est pas parce que tu es pas là que je ne vais pas manger. »

Rubis sourit : « Oui, désolé… Et merci pour les gâteaux… »

Elle entame son paquet de biscuits, et en partage à Key, qui les prend sans rechigner.

Key : « Je suppose que ça s’est super bien passé ton rendez-vous avec Matéo. »

Rubis : « C’était sympa, ça aurait pu être mieux si je ne m’étais pas remémorée ton ‘bisou magique’. »

Key se retourne vers les tables de devant : « Pourquoi, c’était si dérangeant ? »

Rubis : « C’est surtout que ça m’a perturbé à chaque fois que Matéo s’approchais… »

Key rougit soudainement : « J’ai un peu chaud moi, je vais un peu à la fenêtre. »

Il passe derrière Rubis pour atteindre la fenêtre à côté d’elle.

Rubis : « T’es malade ? »

Key plonge son regard au loin dans le paysage, et lui répond avec un sourire radieux : « Un peu, je crois. »

Rubis : « fait attention à toi, ne prends pas froid… Je reviens, je dois faire un truc. »

Rubis sort de la classe : (« toilettes, toilettes, où te caches tu… ») Elle parvient à sa destination, puis lorsqu’elle ressort elle entend la voix des gars de la classe.

Nico : « Félicitations Matéo, t’as gagné le pari… Mais après est-ce que tu vas la faire rester ? »

Sébastien : « Je vous l’avais dit… T’as presque perdu Nico. »

Matéo : « C’est bon les gars arrêtez, je vous avais dit que je pouvais la faire céder… »

Sébastien : « Bien joué, continue sur ta lancée. »

La silhouette de Rubis apparait dans le croisement du couloir.

Nico : « Oups ? »

Rubis, très énervée : « Non il n’y aura pas de suite, oublies tout de suite, mettez-vous en tête que rien n’a jamais commencé, et ne commencera jamais. » elle se retourne et se dirige vers la salle de classe.

Matéo : « Oui oups… Rubis ! »

La sonnerie sonne, au moment où Rubis arrive, la professeure est déjà présente, Matéo la suit de près.

Matéo : « Attends, c’était un stupide jeu, c’est fini maintenant. »

La professeure le regarde sévèrement, ce qui le calme aussitôt, et il rejoint sa place en silence, en adressant toutefois un regard plein de remord à Rubis. Celle-ci l’ignore totalement, et plonge sa tête dans ses bras, pour cacher se déception.

Key, remarquant la scène, comprend rapidement qu’il s’est passé quelque chose, il fait passer un mot à Rubis, qui l’ignore lui aussi. Il rédige un nouveau mot et la force discrètement à sortir la tête de ses bras. Rubis voyant son insistance, elle se relève brusquement se fâche.

Rubis : « Tu ne vois pas que je veux être tranquille ? »

La professeure les remarque aussitôt : « Si vous avez des choses à vous dire, dehors tous les deux, ça va vous calmer. »

Rubis : « Pardon madame. »

Ils sortent tous les deux de la classe sans rien dire. Puis se posent contre le mur du couloir.

Key se tourne vers Rubis : « Bon tu vas m’expliquer ? »

Rubis lui tourne le dos : « Non, ça ne regarde que moi… »

Key l’attrape et la retourne vers lui en la tenant fermement au niveau des épaules : « Je m’en fous, tu sais que vais te faire cracher le morceau de toute façon. »

Rubis tourne les yeux.

Key : « Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Rubis : « Ce n’était que pour un pari à la noix. »

Key : « Un pari ? J’en avais entendu parler, mais rien de concret. »

Rubis : « C’était juste pour gagner qui voulait se mettre avec moi. »

Les yeux de Key semblaient plus sombres, il se mordit la lèvre : « Je suis désolé… »

Rubis : « C’est pas de ta faute, j’ai été naïve, de toute façon tous les hommes sont comme ça… Ils ne pensent qu’à s’amuser. »

Key : « Non, c’est des abrutis comme lui qui te font passer ça, mais ils ne sont pas tous comme ça. »

Rubis lui sourit, pour lui laisser penser qu’elle se sentait mieux. Voyant la détresse dans les yeux de Rubis, Key approcha Rubis de lui, et passa ses bras autour d’elle. Elle ne s’y attendait pas, et afficha un air de surprise, mais se laissa faire malgré tous… Elle avait besoin de réconfort. Dans la chaleur des bras de Key, elle se remémora le jour de son malaise, les bras qui l’avait enveloppé étaient les même, tout aussi musclé et réconfortant.

Jusqu’à la dernière heure de cours de la journée tous se passa bien, la situation était plus calme, et Rubis se sentait mieux. Au moment de ranger ses cahiers la professeure quitte la pièce, Matéo se dirige alors vers Rubis, qui le voit arriver, mais l’ignore.

Matéo : « Rubis, est ce que tu peux venir un instant ? »

Rubis : « Non. »

Matéo s’approche brusquement d’elle, ce qui la fait se lever brusquement, Key se lève également brusquement pour se mettre entre eux deux, et aperçoit de nouveau la détresse dans les yeux de Rubis.

Key attrape Matéo par le col de sa veste, et lui adresse un regard très effrayant.

Key : « Tu n’as pas écouté mon conseil. J’aime pas les gars comme toi. »

Rubis voyant le regard de Key, prend l’initiative d’attraper sa main, en espérant pouvoir le calmer

Les chuchotements se firent entendre dans la classe : « On revoit sa vrai nature ! », « Il est effrayant, je ne m’approcherai plus de lui. », « Les rumeurs étaient vraies. ».

Key finit par lâcher la prise sur Matéo : « Je sais me retenir, mais je ne sais pas combien de temps ça durera. »

Rubis resta accrochée à la main de Key, pendant que le reste de la classe sortit.

bottom of page