Chapitre II.

Mai 13. 2016

Cette première journée de reprise s’achève avec la sonnerie annonçant la fin des cours. Tout le monde range ses affaires et emprunte le chemin du retour. Un moment parfait pour Rubis, comme à son habitude, de faire le point dans ses pensées, tout en marchant tranquillement : (Bon ça a été, ils ont tous l’air sympa… Après j’ai pas vraiment fait connaissance avec tout le monde non plus, mais c’est déjà ça, j’espère passer une bonne année.

Les deux prochaines années seront très importantes, il ne faut pas non plus que je néglige les cours, l’issue est l’obtention du baccalauréat, il n’y a pas d’autres options possibles…

Donc… On a quoi de prévu demain)

Elle sort l’emploi du temps que Mme Lekal lui a fourni, parcoure la feuille bien remplie, puis fait glisser son doigt sur la colonne « Mardi ».

Rubis : (Mince… Sport… Génial, je ne sais même pas ce qu’on fait… est ce que je dois mettre un short ou un jogging ? C’est en intérieur ou extérieur, parce qu’en extérieur il fait encore un peu frisquet, même si les températures remontent… Et si c’est piscine ? Souvent ils adorent mettre la piscine lorsqu’il fait froid, histoire de se les geler encore plus qu’on ne l’est déjà… Dans tous les cas, je ne peux pas savoir avant demain, j’ai les coordonnées de personne.

Et à part ça. Ah ! Bien ! Deux heures pour manger, et après SVT, Physique Chimie, et LV2, donc Espagnol pour moi. Ça devrait aller…)

Rubis arrive finalement chez elle, personne pour l’instant, elle arrive la première. Ses parents travaillent tous les deux, dans la situation actuelle c’est très rare de pouvoir vivre avec un seul parent qui travaille, alors ils ont dû se sacrifier tous les deux.

Elle prend un paquet de gâteaux, s’installe confortablement dans le canapé, et appuie sur la télécommande pour allumer la télé.

Après une dure bataille entre le paquet de gâteaux et l’estomac affamé de Rubis, celle-ci arrive enfin à l’ouvrir et commence à piocher. Elle attrape un biscuit classique nappé de chocolat au lait, dans le même temps avec sa deuxième main elle attrape son téléphone portable pour vérifier si quelque chose s’est affiché.

Voyant une image annonçant qu’elle a reçu un message, elle sourit et s’énonce : « J’ai un ami ! Plus précisément une amie surement… ». Elle ouvre donc le message, affichant l’expéditeur, Anna : « Coucou ma puce, tu me manques aussi beaucoup, mais je résiste, notamment grâce au chocolat, mais il faut que je fasse attention, sinon je vais grossir (à cause de toi) et mon copain ne va pas aimer… On se voit quand ? Ça te dit que je passe te voir après les cours, je finis plus tôt demain, donc je vais trainer un peu ? Bisous <3 <3 »

Tout en lisant le message, Rubis se met à rire très légèrement, et ressent à la fois un soulagement de retrouver comme un repère, à travers sa meilleure amie, après ce déménagement soudain, et une joie d’avoir la possibilité de la voir demain.

Anna est pour Rubis, sa meilleure amie, sa confidente, la sœur qu’elle n’a pas eue, même si toutes les sœurs ne sont pas forcément comme des meilleures amies... Dans tous les cas, Anna est très précieuse pour Rubis.

Après avoir dévoré plusieurs biscuits, Rubis éteint la télévision, et monte dans sa chambre. Elle n’a encore rien emprunté comme cahier pour rattraper les cours sur lesquels elle travaille actuellement, et donc pas de devoir pour le lendemain, elle en profite pour faire du rangement dans sa chambre. Après le déménagement, elle n’a pas encore pu installer grand-chose. Elle n’a pas non plus beaucoup à installer, à part ses précieuses photos et souvenirs avec Anna.

Le temps s’écoule lentement mais surement. Les parents de Rubis finissent par rentrer, enchainant sur le repas. La nuit tombe, et Rubis va rejoindre son lit, fatiguée de sa journée et de son rangement, en imaginant comment sera la journée de demain. Qu’est-ce qu’elle fera en sport ? Est-ce que les professeurs seront sympas ? Est-ce qu’elle parlera avec d’autres personnes de la classe ? Et est-ce qu’elle verra Anna malgré la réponse positive à sa question de venir le retrouver après les cours.

Elle finit par s’endormir, rejoignant les bras de Morphée.

Le lendemain, les premiers rayons de soleil percent doucement les épais nuages. Une alarme sourde se fait entendre à côté de Rubis, qui commence légèrement à ouvrir les yeux, un air d’agacement se dessine sur son visage encore emmitouflé, puis, la sonnerie s’arrête aussi vite qu’elle a commencée.

Deux bras fins émergent hors de la couette, tendus vers le ciel, suivis d’une touffe de cheveux. Quelques minutes se passent… L’alarme se fait de nouveau entendre, et soudainement la moitié de la couverture s’envole, laissant afficher le visage fatigué de Rubis, et l’agacement du réveil.

Rubis s’annonce d’une voix frustrée : « Ah ! Qu’est-ce que c’était bien les vacances ! »

Après ces paroles, elle éteint aussitôt le réveil et sort de son lit.

Elle commence par se préparer, enfile ses vêtements, attache ses cheveux, ça évitera qu’ils volent partout pendant le sport, elle attrape ensuite son sac et se dirige vers la cuisine pour manger un morceau.

Une fois entièrement prête, elle prend un paquet de gâteau et passe le pas de la porte, partie pour une nouvelle journée.

C’est bientôt le début des cours, presque tout le monde est devant le gymnase, à part quelques retardataires comme d’habitude, Rubis arrive à trouver le gymnase grâce aux quelques têtes qu’elle a reconnu. N’étant pas encore totalement à l’aise, elle reste légèrement en retrait, attendant que le ou la professeur arrive.

Après quelques minutes d’attente, une jeune femme ouvre la porte au moment même où la sonnerie retentit, et la classe commence à rentrer, Rubis les suit donc, pour arriver ensuite au vestiaire.

Le changement de vêtements se passe tranquillement, les filles bavardent entre elles, ça parle d’amour, de divertissements, de cours, plusieurs sujets divers… Rubis a prévu un jogging et un gilet, au cas où le sport se passe dehors, mais en voyant le reste des filles mettre un simple T-shirt elle abandonne le gilet. Une fois tout le monde changé, ils se rejoignent dans la salle principale. Quelques instants après, la professeure, Mme Milase commence à parler d’un ton plutôt sec pour un matin, mais cordial :

Mme Milase : « Bonjour tout le monde, j’espère que vous êtes en forme… On m’a prévenu qu’on avait une nouvelle tête dans la classe. » Elle regarde Rubis puis de remet à parler de façon plus douce. « Bienvenu déjà, je suis Mme Milase, je serai ton enseignante de sport pour toute cette année et surement l’année prochaine. Actuellement on fait de l’acrogym, on commence tout juste alors tu n’as rien perdu. » Elle détache son regard de Rubis et ses yeux survolent l’ensemble de la classe. « Bon aujourd’hui on va commencer par travailler en binôme, et vous changerez de partenaire. Qui veut se mettre avec Rubis ? »

Matéo lève aussitôt la main et commence à parler rapidement :

Matéo : « Je fais partie des meilleurs, je pourrais bien l’aider. »

Mme Milase : « Oui, c’est une bonne idée, ça évitera que tu papotes et que tu déconcentres tes camarades. » Elle se met à sourire, puis rajoute plus bas « enfin espérons-le. » Elle enchaine d’une voix haute « Bon, fini de lézarder, vous allez commencer l’échauffement. »

Tout le monde se met à courir, et commencent l’échauffement.

Après avoir étiré chaque muscle, chacun rejoint son binôme, et donc Rubis rejoint Matéo, qui semble au passage très ravi, mais Rubis remarque dans son sourire un peu d’arrogance, ce qui ne l’enchante pas beaucoup. Ils suivent les instructions de Mme Milase, Matéo fait le porteur, et Rubis fait donc le voltigeur pour le moment. Matéo arrive à hauteur de Rubis, ce qui permet, à Rubis, de voir plus précisément à quoi il ressemble, il a les cheveux plutôt courts, châtain clair, proche du blond, et des yeux marrons, adorés de beaucoup de filles.

Tout en accomplissant les exercices, Matéo commence à lui parler.

Matéo : « Ça va pour le moment tout se passe bien ici avec la classe ? »

Rubis : « Bah il ne s’est pas encore vraiment passé grand-chose, donc on va dire oui… »

Matéo : « Tu t’attendais à ce qu’il se passe quoi ? »

Rubis : « Rien en particulier, mais ça fais qu’un jour que je suis ici, tu t’attends à ce que je te dise quoi ? Que je passe la plus belle année de ma vie ? Je ne connais encore personne, à part quelques filles. »

Matéo : « C’est pas faux. Désolé, je me suis un peu emballé. Ils te manquent pas, tes amis de ton ancien lycée, et ton copain si tu en as ? »

Rubis : « Si… »

Matéo : « Wouah, c’est court comme réponse, mais soit, je m’adapte vite, t’as pas l’air très bavarde non plus. »

Rubis : « On va dire que tu ne m’inspires pas trop confiance vu ce que j’ai entendu de toi… Et toi tu parles tout le temps en travaillant ? »

Un froid s’installe entre Rubis et Matéo, ils arrêtent de discuter et continuent à faire les exercices calmement, jusqu’à la pause. Mme Milase accorde 5min pour aller boire, ce que la plupart font.

Nico attrape Matéo dans le mouvement, et commence à lui chuchoter avec un sourire en coin :

Nico : « Bah alors, de ce que j’ai entendu c’est pas gagné pour toi… »

Matéo lui répond avec un sourire : « C’est que le début. »

Puis il laisse Nico derrière et se dirige vers les robinets.

De son côté Rubis attend son tour tranquillement, Anais et Ely lui demandent comment s’est passé le cours, et elle leur explique alors la discussion, en montrant son agacement. Ely lui propose alors de faire binôme avec elle pour la seconde partie pour que ce soit plus joyeux, puis après avoir bu, elles rejoignent la salle, c’est à présent au tour de Rubis de se désaltérer.

Matéo apparait discrètement derrière elle, Rubis se retourne et sursaute en le voyant, Matéo sourit, et lui adresse la parole :

Matéo : « Je suis désolé, pour le cours, je suis très bavard, je ne voulais pas te gêner, j’espère que tu m’en veux pas ? »

Rubis lui répond en souriant poliment : « Non c’est rien… Tu es venu vers moi, c’est sympa. »

Matéo : « Tu as l’air moins agressive déjà… De ce que j’ai pu parler avec toi, tu m’as fait penser à un chat sauvage qu’on ne peut pas approcher. Mais si tu es ravie que je sois venu vers toi ça change tout. »

Rubis se met à rire : « Un chat sauvage ? C’est vrai que je ne suis pas non plus la plus adorable de la terre. »

Matéo pose un bras sur le mur, l’empêchant de partir : « Ah ! Mais tu sais un chat sauvage c’est super mignon. » Il se met à plonger ses yeux dans les yeux de Rubis, puis rajoute : « ça ne me dérange pas que tu sois difficile à approcher, j’aime bien les défis. »

Rubis arrête de sourire et prend un air sérieux : « C’est-à-dire ? »

Matéo commence à s’approcher de Rubis, et approche sa main d’une mèche de cheveux tombant devant le visage de Rubis « La plupart des filles me rejettent pas aussi brusquement quand je leurs parle, elles sont plutôt faciles, mais toi tu es différente, je trouve ça intéressant… Je veux te faire craquer. »

Rubis bouscule son bras posé sur le mur, et manque de le faire tomber, ce qui le stoppe net dans ses paroles. Puis elle emprunte le chemin pour aller en salle, croisant Key, qui semble avoir vu la fin de la scène, et qui adresse un discret rire moqueur avant de suivre Rubis jusqu’à la salle.

Durant la seconde partie du cours, Rubis change de binôme pour se mettre avec Ely, celle-ci semble rigoler un peu plus en sa présence, ce qui attire les foudres de la professeure qui les consigne dans un coin de la salle pour refaire des étirements.

Ely : « T’es vraiment sympa en fait, dis-moi, j’ai vu que tu as rembarré Matéo tout à l’heure, il ne t’intéresse vraiment pas ? »

Rubis : « Merci. Bah en fait, il est pas mal, je le reconnais, mais son comportement vis-à-vis de moi me fait un peu peur, j’aime pas trop cette partie-là, il me donne l’impression de courir après toutes les filles, je l’ai vu à plusieurs fois faire des sourires à droite à gauche, accompagnés de quelques clins d’œil. »

Ely : « C’est pas faux ce que tu dis, mais tu sais il est sorti avec pas mal de filles dont Anais par exemple, c’est un charmeur. » Puis elle rajoute avec un sourire « Il n’a jamais trompé personne, il est honnête, je suis à côté de lui en physique, on discute de temps en temps. »

Rubis : « Ça me fait penser, on a physique cet aprèm… »

Après quelques discussions, le cours de sport prend fin, pour enchainer sur la pause de 2 heures pour manger.

Après s’être changée, Rubis prend le chemin de la classe principale pour commencer son repas. Il fait encore trop froid pour manger dehors, et pour tout dire, elle espère aussi retrouver quelqu’un.

Arrivant dans la classe, elle aperçoit Key à sa place, sortant ses sandwichs, qui la remarque entrer dans pièce puis reprend son ouverture de paquet. Rubis s’assoie à sa place, à côté de lui. Key est plus grand qu’elle, il a les des cheveux noirs un peu ébouriffés, arrivant entre le menton et les épaules, Rubis pense qu’il peut sans doute les attacher, il a également des yeux bleus contrastant beaucoup avec la couleur de ses cheveux.

Elle commence à sortir ce qu’elle s’est préparée la veille, qui se compose d’un petit sandwich et beaucoup de friandises sucrées, puis elle pose le paquet de gâteaux pris ce matin sur le bureau de Key.

Rubis : « C’est pour compenser pour hier, j’aime pas être redevable… En plus ils viennent de ma réserve personnelle. »

Key rit légèrement, et regarde ce qu’elle a pris pour manger : « T’es vraiment bizarre toi, mais merci... Tu manges plus de sucré que de salé ? »

Rubis : « Bah quoi ? Je préfère le sucré, et je suis pas douée pour faire des sandwichs, même si c’est pas compliqué. »

Key : « Tu n’as qu’à prendre un des miens, je prends jamais de desserts moi, on échange, comme ça, on équilibre tout. »

Rubis : « C’est vrai qu’il était bon ton morceau de pain hier… ok. »

Rubis commence à piocher dans la nourriture de Key, qui fait de même.

Key commence à parler en rigolant : « Au fait c’était joli la scène de ménage tout à l’heure. »

Rubis sourit : « Je ne sais pas ce qu’il a, je le connais que depuis hier… Tu vois, il est encore plus bizarre que moi. »

Key et Rubis continuent leurs repas en discutant, et en rigolant de temps à autre.

Après avoir fini, pour faire passer le temps, ils se lancèrent dans un jeu classique, avec un papier à carreaux et des stylos, ils doivent remplir un cadre avec des carrés, ne faisant qu’un trait chacun leur tour sur les carreaux, celui qui ferme un carreau gagne 1 point, ainsi de suite.

Pendant qu’ils jouent, Rubis commence à oublier ce qu’il s’est passé avec Matéo, et s’amuse de bon cœur, ce que semble faire également Key, qui semblait au début plutôt refermé.

Cependant ils sont tellement concentrés sur leur jeu qu’ils ne voient pas le temps passer, et les 2 heures de pause s’écroule comme si cela faisait seulement 10 minutes pour eux, ne leur laissant pas le temps de finir le jeu pour avoir un vainqueur.

Rubis annonce à Key avec le sourire : « Il faudra qu’on continue cette partie, je suis imbattable, j’ai des heures d’entrainement avec une amie. »

Key répond également en souriant : « C’est ce qu’on va voir… »

Puis ils se retournent tous les deux en face de leur bureau, pour commencer le prochain cours.