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Chapitre VIII.

August 07. 2016

 

Rubis arrive à s’exprimer avec une voix un peu étouffée : « Matéo ? »

 Celui-ci se retourne aussitôt vers elle, et lui signifie, en posant son doigt sur la bouche, de ne plus prononcer de mot. Rubis est apeurée, elle se demande ce qu’il se passe…

 Les yeux de Matéo se retournent en direction des bruits de pas, Rubis les suit également. Ils aperçoivent deux paires de pieds, posés non loin du buisson, à l’arrêt. Rubis arrive également à voir légèrement, les vêtements de ces personnes. Ils portent le même uniforme, plutôt sobre, des pantalons comme ceux des hommes d’affaires, leurs muscles se dessinent à la surface du tissu. Sa tête commence à cogiter : (« J’aimerai pas me frotter à eux… C’est sans doute des malfrats… Mais, attends… Si Matéo se cache, c’est qu’ils le cherchent ? »). Ses yeux s’ouvrent aussitôt en grand, et se posent en vitesse sur le visage de Matéo. Malgré son angoisse, elle garde son calme. Sans doute par peur d’avoir des ennuis.

 Voix du premier homme : « J’étais pourtant sûr que le cri venait d’ici… »

 Voix du deuxième homme : « De même… »

 Après quelques secondes, les deux hommes marchent un peu dans les alentours, puis ils repartent.

 Voix du premier homme : « On va bien finir par le trouver… »

 Rubis ne bouge pas, et continue de garder son calme encore quelques instants, puis après être sûre qu’ils soient suffisamment loin, elle mord les doigts de Matéo qui recouvrent sa bouche. Il réagit aussitôt en poussant en tout petit cri, sans doute qu’il se retient de ne pas crier, et il secoue sa main en espérant que cela fasse envoler la douleur.

 Matéo chuchote sans retirer sa prise sur Rubis : « Mais t’es vraiment une sauvage ! »

 Rubis prend un air fâché : « Toi t’es quoi en réalité ? Un fils de riche recherché par la mafia ? »

 Matéo rigole : « La mafia ? Tu crois qu’ils seraient aussi bien habillés ? C’est les hommes de ma mère. »

 Rubis, très étonnée, et un peu interloquée : « T’es recherché par ta mère ? »

 Matéo rigole de nouveau : « On peut dire ça comme sa… »

 Rubis : « Enfin bon… Je ne veux pas être mêlée à tes histoires, on n’a rien à voir ensemble, et je dois attendre Key et Ely… Donc lâches-moi. »

 Matéo ne bouge pas, et fait semblant de ne pas avoir entendu : « Ca me revient… ils me cherchent pour une soirée ce soir, j’ai pas envie d’y participer, je m’ennuie toujours dans ce genre de soirée, mais je suis obligé, tu ne veux pas m’accompagner ? »

 Rubis se fâche de nouveau : « Non, et tu n’as pas entendu ? Lâches-moi ! »

 Matéo : « Ça va être compliqué en fait… Si je bouge, ils vont me retrouver, et je vais être forcé d’y aller, et donc de m’ennuyer… » Il lui fait un grand sourire, comme ceux de criminels qui complotent quelque chose… « Sauf si tu acceptes ! Ça change tout bien sûr. »

 Rubis soupire : « Non mais tu te fous de moi ? »

 Matéo fait l’innocent : « Je ne vois pas ce tu veux dire… Donc tu acceptes ? »

 Rubis se remet à gigoter pour se défaire de la prise de Matéo : « Non, certainement pas. »

 Matéo ne bouge pas : « Ça va devenir compliquer alors, en plus, ils sont loin maintenant, même si tu cries, ils ne viendront pas… et Key n’est pas là non plus… »

 Rubis : « T’es sûr que tu fais pas partie des malfrats ? Tu serais parfait… »

 Matéo sourit : « Sans doute… Mais donc tu acceptes ? »

 Rubis : « Demandes à quelqu’un d’autre, tu as plein de filles qui en seraient ravies… »

 Les yeux de Matéo s’assombrissent : « Non, je ne veux pas que des fausses princesses interviennent dans ma famille. » Puis ses yeux s’illuminent de nouveau de malice, « mais une vrai princesse c’est parfait ! De toute façon tu n’as pas trop le choix… »

 Rubis s’arrête de gigoter, et tourne la tête sans rien dire. Voyant sa réaction, Matéo attrape son téléphone d’une main, et commence à tapoter dessus.

 Rubis, effarée : « C’est une blague ? tu joues avec ton téléphone ? »

 Matéo : « Bah quoi ? J’ai tout mon temps… »

 Rubis soupire : « Bon… OK… »

 Matéo sourit jusqu’aux oreilles : « Génial ! Je demanderai à mes gardes de venir te chercher à 19h00 chez toi. »

 Rubis, étonnée : « T’as des gardes ? »

 Matéo : « Dans l’école non, mais en dehors ils ne sont jamais loin. Ils ne sont pas collés à moi, j’aime pas ça, mais ils me surveillent. »

 Rubis : « C’est pas tout, mais, si tu n’as pas d’autres exigences, tu peux me lâcher ? »

 Matéo réfléchit : « D’autres exigences ? »

 Rubis est exaspérée : « T’as fini ? Espèce d’escroc ! »

 Matéo se retire de sa position : « Bon, aller, je suis gentil. Je vais me rendre. »

 Rubis s’assied, pour se remettre un peu, pendant que Matéo se relève, et essuie les feuillages qui se sont nichés sur ses vêtements.

 Matéo : « Bon ! A ce soir. »

 Il se retourne pour lui faire un clin d’œil, et commence à s’éloigner.

 Rubis chuchote : « A ce soir, escroc. » puis elle lui tire la langue, sans qu’il s’en aperçoive.

  

 Elle récupère son sac sur le sol, dans les buissons également, et elle se pose sur les marches de l’infirmerie pour attendre les autres. Pendant son attente, elle commence à frotter ses vêtements et son sac, pour retirer toute la végétation qui s'y trouve. Puis elle soupire : (« Qu’est-ce qu’il cherche Matéo à la fin… Il a plein de filles autour de lui, alors pourquoi il s’acharne sur moi ? Je me retrouve à devoir lui tenir le bras pour une soirée… en plus j’ai rien à me mettre. »)

 Après quelques minutes dans ses pensées, Key revient enfin.

 Rubis parle d'un ton très agressif : « T’étais long, tu as fait le tour du quartier, ou tu t’es perdu dans le parc du lycée ? »

 Key rigole gentiment : « Oula, qu’est-ce que tu as ? Quelque chose t’es tombé sur la tête ? »

 Il approche sa main de sa tête pour observer s’il y a quelque chose. Elle repousse sa main violemment aussitôt, puis se retourne, pour lui montrer son dos, elle pose sa tête sur sa main en s’accoudant sur la rambarde, et ne dit rien.

 Key : « Ne me mords pas, j’ai rien fait moi… C’est les hormones ? »

 Rubis se retourne, choquée : « Quoi ? »

 Key rigole, puis Ely les interrompt en arrivant.

 Ely : « C’est bon j’ai trouvé un sandwich pas loin. »

 Rubis se retourne vers Key : « Tu vois, au moins elle, elle a une excuse ! »

 Il rigole de nouveau.

 Ely : « Qu’est-ce qui se passe ? J’ai raté un truc ? »

 Key : « Non, Rubis est de mauvais poil, tu nous montres ton coin tranquille ? »

 Rubis fait une grimace à Key, puis elle se lève.

 Ely : « Oui, vous me suivez ? »

 Elle part devant, Rubis marche derrière elle, et Key juste derrière.

 Rubis marche tranquillement, en regardant autour d’elle, Key s’approche discrètement, puis vient la chatouiller avec une branche au niveau du cou. Elle sursaute, rentre son cou dans ses épaules, et se retourne avec un air fâché.

 Key lui fait un grand sourire : « C’est pour la grimace ! Mais t’as l’air très chatouilleuse, c’est intéressant. »

 Rubis lui sourit aussi, et attrape une branche aussi : « Fais attention à toi ! »

 Key rattrape Rubis pour être à sa hauteur.

 Key : « C’est bon, je serai sage. » Puis il s’approche de l’oreille de Rubis avec un sourire malicieux, « Ely, elle est chatouilleuse ? ».

 Rubis sourit également, et s’approche discrètement d’Ely, pour chatouiller son bras gauche.

 Ely sursaute également, en poussant un cri cette fois.

 Ely : « Tu m’as fait peur, j’ai cru que c’était un insecte. »

 Rubis désigne Key avec sa branche d’arbre : « C’est de sa faute ! »

 Key reste neutre : « Toujours la faute des hommes. »

 Ely prend le bras de Rubis et sourit légèrement : « T’as pas de chance, t’es avec deux filles, solidarité féminine. »

 Key : « tsss... »

 Ely : « sinon, on est arrivé ».

Rubis et Key se tournent pour voir l’endroit dont parle Ely. Il s’agit d’un petit Kiosque en bois blanc camouflé par les arbres alentour, pouvant contenir, peut-être, dix personnes debout. Des bancs en blanc également, sont disposés à l’intérieur.
 

 Rubis : « c’est sympa. »

 Ely : « J’ai trouvé ce coin peu après la rentrée. »

 Key : « Je mange souvent dans la classe, donc je ne connaissais pas. »

 Ely s’avance vers le kiosque, pour s’installer.

 Rubis : « Aller, on va pas regarder pendant deux heures. »

 Rubis et Key rejoignent Ely, et s’installent.

 Rubis : « Tu as pris quoi comme sandwich Ely ? »

 Ely : « Poulet crudités, j’aime bien, ils mettent de l’avocat dedans, et toi ? »

 Rubis : « J’ai pris une tranche de jambon, que j’ai mise dans du pain. » elle lui sourit, « C’est bon aussi. »

 Ely rigole : « Je me doute, sinon tu ne mangerais pas. »

 

 Key se sent mis de côté, et se retourne.

 Key : « Il est délicieux mon sandwich rillettes. »

 Rubis : « Tu fais toujours le même. »

 Key : « Toi aussi je te rappelle ! »

  
 Durant le reste la pause, ils continuent de manger tranquillement tout en discutant. Le restant de l’après-midi se passe également normalement.

 La sonnerie sonne pour annoncer la fin des cours. Tout le monde range ses affaires et passent la porte. Rubis parcourt les couloirs menant à la sortie en même temps qu’Ely.

 Ely : « Au fait, tu avais raison, il est sympa Key. »

 Rubis : « Tu vois. »

 Ely : « Par contre, c’est bizarre que Matéo n’ait pas été là de la journée. Mais souvent, il fait ça quand sa famille organise un truc. »

 Rubis : « Oui, il a une soirée ce soir. »

 Ely étonnée : « Hein ? Comment tu peux savoir ? »

 Rubis gênée : « Ah… Il s’est amusé à me forcer à venir… Et il est reparti. »

 Ely lui sourit : « T’as de la chance. »

 Rubis : « T’appelles ça de la chance ? »

 Ely : « Ah oui, désolée. Enfin bon, essaies de t’amuser. »

 Rubis fait un sourire forcé : « Essayer… Ah ah… »

 Ely : « Bon, je te laisse, à demain. »

 Elles se font un signe de la main, et partent chacune de leur côté.

  

 Le soir tombe vite du coté de Rubis, elle essaie de trouver une tenue correcte pour la « soirée ». Il est presque 19h00.

 Rubis : «  Bon, au moins j’aurais appris une chose, j’ai aucun vêtement pour une soirée avec des personnes de haute société. »

 Elle pose sa main sur son menton, et regarde toutes les tenues posé sur son lit. Principalement des robes d’été, et des chemises avec des jeans.

 Rubis : « Roh, et puis il me prend la tête ! J’ai qu’à y aller comme ça, tant pis pour lui, il avait qu’à inviter une autre fille ! »

 Elle attrape ses vêtements, les met en tas, et les poses au pied de son armoire. A peine a-t-elle le temps d’ouvrir son armoire, que sa mère l’appel pour lui demander de descendre. Elle regarde l’horloge, 19h00.

 Rubis : « Pour être à l’heure, ils sont à l’heure… »

 Elle laisse les vêtements au sol, et descend rapidement, sa mère lui indique la porte.

 Rubis : « Oui c’est pour moi. »

 C’est un homme comme celui qu’elle avait aperçu ce midi qui attend au pas de la porte.

 L’homme se penche vers Rubis : « Bonjour mademoiselle Rubis, Matéo m’envoie vous chercher. » Il se redresse pour observer sa mère, « Madame, je veillerai bien sur elle, et vous la ramènerai à 22h30 comme vous avez demandé. »

 La mère de Rubis sourit, et le salue d’un signe de la tête.

 Rubis : « A tout à l’heure maman. »

 Rubis sort, avec les vêtements qu’elle a porté la journée, l’homme referme la porte derrière elle, et après être arrivée à côté de la voiture, et lui ouvre la portière pour l’inviter à entrer.

 Rubis : « J’ai l’impression d’être une star allant au festival de Cannes… Sauf pour les vêtements. »

 L’homme lui sourit : « Ne vous inquiétez pas, Matéo a déjà prévu la tenue. »

 Rubis : « Ah ? Je crains le pire. »

 Après avoir roulé un peu, ils arrivent devant une grande maison, avec un magnifique jardin, et plein de lumières.

 L’homme arrête la voiture : « Nous allons passer par derrière, pour vous changer, et je vous amènerai auprès de Matéo. »

 Rubis le suit sans poser de question, elle est trop impressionnée par les alentours. Tout lui semble gigantesque, elle a l’impression de rentrer dans un autre monde.

 Ils arrivent dans une pièce de la taille d’une salle à manger standard, remplie de vêtements pour femmes. L’homme pousse Rubis, puis sort en fermant la porte.

 Rubis commence à paniquer : « Pourquoi vous me laissez ? »

 Puis une dame plutôt âgée, et habillée en tailleur s’approche de Rubis. »

 Femme : « Bonsoir mademoiselle, je vais prendre votre taille pour vous habiller. »

 La femme commence à déshabiller Rubis.

 Rubis toujours paniquée : « Quoi ? »

 Rubis s’agite, et empêche la femme de la toucher.

 Femme : « Mettez-vous en sous-vêtements pour que je prenne vos mesures. »

 Rubis très gênée : « Je... Je peux le faire moi-même… Matéo ne s’habille pas tout seul ? »

 Femme répond : « Si, Monsieur s’habille seul, je ne suis pas là pour habiller les personnes, mais pour tailler des vêtements mademoiselle. »

 Rubis commence à se changer. Après s’être mise en sous-vêtements, la femme prend ses mesures calmement, et repars dans les rayons chargés de vêtements.

 Rubis : « Je peux me rhabiller ? »

 Femme : « Ça ne sera pas nécessaire, je vais vous trouver la tenue idéale tout de suite. »

 Rubis : « Il s’agit d’un dressing ici ? »

 Femme : « Oui, il s’agit de celui de la sœur de Matéo. »

 Rubis : « Il a une sœur ? Je ne savais pas. »

 La femme revient avec une magnifique robe longue d’un bleu très clair, cintré au niveau de la taille. Elle n’avait pas de manche, seulement des rubans au niveau du haut des bras, de la même couleur que la robe. Le bas de la robe était évasé et le dos se fermait par des rubans se croisant comme des lacets, et se finissait sur un magnifique nœud. Il y avait également des bracelets accordé à la robe, ainsi qu’un tour de cou. La femme portait de son autre main, des chaussures à talon blanches très simples.

 Femme : « Il a une grande sœur, et un petit frère. »

 Rubis est impressionnée par la beauté de la robe : « Ah… Et ça, c’est à sa sœur je suppose. »

 La femme lui sourit : « Exactement. Je vais vous aider à la mettre. »

 Rubis : « Vous êtes sure que c’est bien que je mette les vêtements de sa sœur ? »

 La femme s’approche avec la robe : « Oui mademoiselle. »

 Rubis enfile la robe sans trop de difficultés, la femme, finit le nœud dans son dos, puis commence à prendre les cheveux de Rubis.

 Rubis : « Ah... les cheveux aussi ? »

 Femme : « Oui mademoiselle. »

 Elle attache ses cheveux en chignon, laissant seulement quelques mèches sortir sur l’arrière de sa nuque, et sur le visage, avec sa frange. Elle orne le chignon avec un fin ruban parsemé de perles blanches.

 Femme : « Ça sera parfait. »

 La femme vient ensuite cogner à la porte, et l’homme, qui était venu la chercher plus tot, l’ouvre. Toute l’opération n’aura duré en tout, qu’une quinzaine de minutes.

 Homme : « Suivez-moi mademoiselle. »

 Rubis met ses pieds dans les chaussures confiées par la femme en tailleur, et suit l’homme.

 Rubis : « Je sais pas très bien marcher avec des talon hauts… Je récupère mes vêtements après ? »

 La femme lui sourit : « Oui mademoiselle, bonne soirée. »

 L’homme avance très vite, Rubis essaie tant bien que mal de le suivre en marchant correctement avec ses chaussures, malgré quelques faux pas. Après avoir parcouru plusieurs couloirs décorés de peintures et de statues, ils s’arrêtent enfin devant une porte blanche avec des dorures sculptées. L’homme frappe à la porte, puis Matéo en sort.

 Sur le visage de Matéo se dessine un air très étonné, et très ravi.

 Matéo : « Ça valait le coup que je t’invite. Tu viens ? »

 Rubis affiche une tête boudeuse. Il tend son bras, et elle passe le sien dedans. Puis, ils commencent à marcher tranquillement en direction de la salle d’où provient tout le bruit. Rubis passe un regard discret pour voir de quelle façon il est habillé. Matéo porte un costume classique, noir, avec une chemise blanche, et sans cravate.

 Ils arrivent finalement dans la salle, pleine de monde, tous aussi bien habillés que les autres. Matéo salue quelques personnes, Rubis incline seulement la tête en guise de salutations. Elle grignote quelques biscuits à droite et à gauche, tout en écoutant les diverses conversations de Matéo. Elle ne comprend pas tous les sujets de discussion, donc elle se contente d’écouter seulement. Quelques fois, on lui demande son avis, elle répond alors simplement, « Je porte le même avis que Matéo », avec un sourire discret. Ce genre de sourire passe toujours. Puis ils repartent dans leurs discussions.

 Après plusieurs conversations endiablées, ils finissent par se retrouver seul.

 Rubis : « Ça n’a pas l’air si affreux que ça. »

 Matéo : « C’est super chiant tu veux dire… J’aime pas jouer la comédie, essayer de paraitre parfait. »

 Rubis : « C’est sûr que ça doit être dur pour toi, étant donné que tu es très loin d’être parfait. » Elle insiste sur le « très » en roulant les yeux.

 Matéo sourit : « Tu vois, c’est pour ça que je t’ai ramené. »

 Deux jeunes filles particulièrement bien coiffées approchent de Matéo et Rubis.

 Matéo les remarque : « Voilà les princesses, Séverine et Elsa. »

 Rubis se tourne vers ces deux filles, elles sont toutes deux magnifiques avec des yeux bleus, et les cheveux blonds, la plus petite est d’un blond plus foncé que l’autre, et la peau plus foncé également. Elles sont sans doute sœurs. La plus grande s’avance pour saluer Matéo et Rubis, et commence à parler.

 Séverine : « Bonsoir cousin, bonsoir mademoiselle ? »

 Rubis : « Rubis, bonsoir. »

 Séverine sourit d’une façon mesquine : « La robe de ma cousine vous va parfaitement bien. »

 Rubis : « Merci. »

 Elsa : « Bonsoir. »

 Matéo sourit également de façon mesquine : « Tu fais rarement de compliment, Séverine, surtout sur mes cavalières. »

 Séverine : « Tu en ramène tellement peu à vrai dire... Tu as enfin décidé d’assumer ton rôle dans la famille, je suppose. »

 Matéo : « Rubis me tient seulement compagnie. »

 Séverine : « Comme un chien ? »

 Rubis est choquée, Matéo l’attrape aussitôt pour l’approcher de lui, en espérant contenir sa colère.

 Matéo : « Plutôt comme une compagne. »

 Rubis est de nouveau choquée, et profite d’être près de Matéo pour lui donner un coup de coude dans les côtes, ce qui le fait pencher un peu.

 Séverine ricane : « Elle n’a pas l’air de cette fille, elle préfère peut-être le rôle de chien… De ce que je vois, elle ne fait pas partie d’une grande famille non plus. »

 Rubis n’arrive plus à se retenir : « Bon écoute, je ne suis pas un chien, je ne viens pas d’une grande famille, et je ne suis pas la « compagne » de Matéo. Je préfère être comme ça et profiter de la vie plutôt que de ressembler à une vipère. »

 Séverine regarde Matéo : « Elle est bavarde en tous cas. »

 Matéo n’a pas le temps de répondre que Rubis attrape un verre de champagne sur le plateau d’un serveur passant à coté, et le vide sur la tête de Séverine, très doucement. Personne ne réagit sur le moment.

 Matéo est un peu choqué : « M**de. »

 Il attrape Rubis par le bras, et part vers les couloirs.

 Matéo : « Ravi de vous avoir revues. »

  

 Rubis regarde discrètement du haut des épaules de Matéo, la tête choquée de Séverine, et sourit, tout en marchant très maladroitement sous la pression de Matéo.

 Ils se retrouvent dans un couloir de service, sans personne.

 Rubis fait la moue : « Tu n’avais qu’à pas m’inviter. »

 Matéo : « Je savais que t’allait pas te laisser faire, mais j’imaginais pas aussi loin… »

 Rubis ne répond pas.

 Matéo sourit : « Ne t’inquiète pas, ça a dû lui faire du bien… Tu vois j’ai bien fait de te faire venir. Et comme ça, tu ne me fuis pas comme au lycée. »

 Rubis ouvre la bouche pour dire quelque chose, puis, elle s’arrête, et retourne faire la moue.

 Matéo : « Je te jure que l’histoire du pari j’y pensais plus. »

 Rubis l’ignore de nouveau.

 Matéo : « Ecoutes moi, l’amour, c’est qu’une illusion, ça n’existe pas. J’ai connu plein de filles, je ne suis jamais tombé amoureux, au bout d’un moment ça m’ennuie tout ça. »

 Rubis : « Eh bah c’est sympa pour elle ça. »

 Matéo : « Non, je veux dire, j’arrive pas à m’accrocher. Mais avec toi c’est différent, je suis naturel avec toi, je n’ai pas à jouer un rôle de prince. »

 Rubis : « C’est normal, tu n’es pas un prince. »

 Matéo sourit : « C’est ça que j’aime chez toi… Laisse-moi encore une chance, il n’y a aucun pari cette fois-ci. »

 Rubis : « Ma dignité... »

 Matéo prend un air sérieux : « Personne ne saura, comme ça rien ne te blessera. Et si je te blesse une seconde fois de toute façon Key me détruira… »

 Rubis regarde Matéo dans le fond des yeux : « Comment tu veux que je te crois. »

 Matéo : « Je te fait la promesse. »

 Rubis regarde attentivement l’expression de Matéo pour déceler ses intentions. Elle n’arrive, cependant, à percevoir, que de la sincérité.

 Rubis : « Je te donne une seconde et dernière chance. »

 Matéo sourit en s’approchant d’elle doucement, il pose une main derrière sa taille, et sa deuxième main derrière sa tête, et l’embrasse.

 Rubis ne s’y attendait pas, elle ouvre grand les yeux en le voyant s’approcher, mais se laisse faire.

 Ils s’éloignent l’un de l’autre, Matéo tourne la tête.

 Matéo : « C’est parce que je n’ai pas eu le temps de t’embrasser la dernière fois… Désolé… »

 Rubis ne dit rien. Les images de ce qu’il s’est passé avec Key lui reviennent en tête et elle se sent très mal à l’aise.

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